Routine fitness : comment rester motivée ?

Février : les bonnes résolutions commencent à se faire oublier, les salles de gym redeviennent peu à peu moins fréquentées. Comment continuer à s’y tenir ? Audrey, une lectrice, m’a posée la question suivante :

“La régularité au niveau des entraînements, c’est ce qui paie le mieux, mais c’est difficile par moment. Aurais-tu des conseils pour se booster quand on a pas envie ou qu’on est démotivée ?”

Audrey,

Pour retrouver “l’oeil du tigre” à la Rocky dans les moments de “pas envie”, mon conseil principal serait de te connaître toi-même pour savoir ce qui te stimule. Voici donc quelques idées que tu pourras peut-être combiner entre elles en fonction de tes préférences :

Si tu es une personne à dominante auditive

Fais-toi une nouvelle playlist de chansons pour ton iPod. Intitule-la “Motivation” et sélectionne seulement des morceaux qui te donnent envie de bouger. Écoute ta playlist dans les moments de “pas envie”. Tu peux aussi te faire d’autres playlists, chacune spécifique à une situation particulière. Une playlist “Good mood” pour les moments de blues, une playlist “Relax” pour les moments de stress, etc.

Si tu es une personne à dominante visuelle

Crée-toi un tableau sur Pinterest intitulé “Motivation” où tu collectionnes des visuels que tu aimes et qui correspondent à tes objectifs. Tu peux aussi faire la même chose sur d’autres sites comme Tumblr, ou suivre des comptes/personnes fitness sur Facebook ou Instagram. (Mais personnellement, suivre trop de contenus de ce genre ne me motive pas. Je trouve qu’on perd surtout du temps en regardant les autres vivre leur vie plutôt que de vivre la sienne. Mais je comprends que certains internautes apprécient de suivre d’autres personnes comme modèles auxquelles ils aspirent ou s’identifient. Vois ce qui marche pour toi !)

Si tu es une personne kinesthésique (influencée par les gestes, le corporel)

Habille-toi avec tes fringues de sport, même sans te forcer à aller à la gym. Il est probable que l’envie de faire du sport arrive une fois que tu seras en tenue. Si ce n’est pas le cas, peut-être qu’un peu de shopping “nouvelles fringues de sport sympas” s’impose.

Si tu es une personne motivée par les chiffres

Si tu es démotivée parce que tu n’es pas arrivée à ton objectif de “-x kg” sur la balance ou de “x kg” à soulever à la salle, fixe-toi de nouveaux petits objectifs chiffrés mais plus simples : se rendre 4 fois à la salle cette semaine, manger réellement 5 fruits et légumes par jour, etc.

Si tu fonctionnes en mode “je fais des efforts, donc j’exige des résultats”

Il faut te déshabituer à attendre systématiquement des résultats immédiats pour tout ce que tu fais.
Bonne note = bon point, travail = salaire, oui d’accord, mais tout ne fonctionne pas comme ça. Très souvent, la récompense arrive beaucoup plus tard, et/ou pas sous la forme que l’on attendait. Comme les agriculteurs, il faut d’abord planter, puis passer du temps à cultiver, pour ensuite pouvoir récolter la saison d’après.

Quand tu as besoin de récompenses instantanées, rappelle-toi les bénéfices immédiats de l’après-entraînement : sentiment de bien-être, bonne humeur, snack post-entraînement, bonne douche chaude etc.

Si tu détestes la routine

Se tenir à certains types d’entraînements et à une routine sur plusieurs semaines, c’est la façon la plus simple de mesurer ses progrès. Mais si tu n’arrives pas à t’y tenir, n’hésite pas à changer d’activité si le coeur t’en dit. Essaie une nouvelle activité, un nouveau cours collectif, ou une activité plus ‘cool’ que ta routine habituelle comme le yoga. Et tant pis si tu as l’impression de “papillonner” et de ne te tenir à rien. Tant que tu continues à être en mouvement, c’est ce qui compte.

Si tu as de l’imagination : la technique du bulldozer®

Voici une technique de visualisation que j’ai inventée moi-même. (C’est pourquoi j’ai rajouté un petit ® ironique de registered trademark). Certains gourous/coachs te feraient payer de gros sous pour ce genre de blabla mais je te le fais gratos) Here we go:

Imagine que toutes tes pensées “J’ai pas envie”, “J’ai la flemme” sont de grosses plantes énormes dans un champ. Elles sont nombreuses, très hautes, épaisses et touffues. Impossible de te rendre de l’autre côté du champ, où ton entraînement de gym t’attend les bras ouverts.

Heureusement, tu as un énorme bulldozer qui s’appelle Willpower (volonté en anglais). (NB : Si tu préfères, le bulldozer peut aussi être un dragon cracheur de feu). Tu montes sur ton bulldozer imaginaire (une grosse machine rutilante), tu t’assis aux commandes et tu fonces droit dans le champs des pensées “J’ai pas envie”, “J’ai la flemme”. Ton bulldozer Willpower détruit tout sur son passage. Ça y est, tu es arrivée de l’autre côté. Ton entraînement de gym te sourit et te tape la bise. C’est parti !

Si tu manques de “positive attitude” pour te bouger

Essaie de pratiquer la gratitude pour apprécier tes séances de gym à leur juste valeur. C’est une chance d’être en bonne santé et de pouvoir faire de la gym. (Comme dirait ma mère, “Demande aux gens qui sont à l’hôpital ! Demande aux paraplégiques !”). Faire de la gym est aussi un luxe d’habitants de pays riches. (“Demande aux paysannes maliennes si elles font de la gym !”).

La gratitude

La méthode Coué

On interprète souvent la méthode Coué comme une forme d’optimisme entêté, mêlé à un déni du réel. Mais il y a aussi du vrai dans cette méthode d’autosuggestion développée par Emile Coué. Pour Coué, ce n’est pas notre volonté qui nous fait agir, mais notre imagination.

La répétition de certaines phrases, courtes, qui te conviennent, n’a pas pour but de refaire ou de modifier ce qui existe déjà, ni de renier ou d’essayer de changer ce que tu ressens (le “pas envie”). Il s’agit juste de te regarder autrement toi-même. Tu inscris dans son cerveau une empreinte plus marquée de pensées auxquelles tu adhères et que tu prononces sincèrement. Par exemple : “Moi, je suis une fille qui se bouge les fesses”.

Enfin, ne pas trop se focaliser sur ce que tu veux et sur ton niveau de motivation

Change only take place through actionCe que tu veux n’importe pas, c’est ce que tu fais qui compte. Donc “vouloir” quelque chose, avoir ou ne pas avoir la motivation pour quelque chose, ce n’est pas ce qui compte. On peut vouloir quelque chose “à mort” et pourtant ne pas faire le nécessaire pour l’avoir. C’est faire la chose en question qui compte, pas la vouloir ou être motivée pour. Il faut mieux commencer l’échauffement en se disant que tu peux arrêter quand tu veux, plutôt que de vouloir s’y mettre mais sans rien faire pour.

Just wanting something doesn’t matter. You have to actually do it. (Oui, le Dalai Lama est en fait très proche du Just do it de Nike !)

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Commentaires

  1. a écrit

    J’adore le coté Nike du Dalaï Lama, j’y aurai pas pensé :-)
    Blague à part, c’est vrai qu’une des meilleures motivations pour aller s’entraîner c’est quand même le sentiment de bien être que l’on éprouve à la fin de la séance.

    • a écrit

      Ou quand on fait partie des “habituées” d’un cours, la ‘récompense’ est aussi de pouvoir s’éclater durant le cours (un concept très abstrait pour les petits nouveaux qui sont souvent “dans la souffrance” tout du long en attendant la ‘délivrance’ de la fin du cours :)
      L’étape la plus difficile est souvent juste de se propulser à la salle !

  2. Marie-Hélène a écrit

    Ils sont judicieux tes conseils Elise, pour aider Audrey à se “remotiver” à ses séances fitness, j’ai rigolé avec le clin d’œil positive attitude ……je me suis reconnue !
    Audrey peut aussi en cas de démotivation intense s’octroyer de temps à autre une séance de natation en piscine (faire des longueurs avec ou sans palmes) de vélo de jogging ou de marche rapide par beau temps, en pleine nature dans un parc pour remplacer sans mauvaise conscience une séance sautée et aussi varier les plaisirs… Même si ce n’est plus du fitness
    Elle retournera à ses cours en salle avec plaisir ! “just do it”

    • a écrit

      Effectivement, c’est une très bonne idée de varier son environnement et de changer de lieu pour se changer les idées !

  3. a écrit

    De bons conseils pour éviter de tomber dans l’obsession ! F
    Finalement, ce qui me motive pour faire du sport, c’est le bien être que cela me procure (moins de stress et de colère), mais aussi l’après sport ; les étirements (avant je détestais ça, maintenant j’adore), le bain bien chaud ! Et aussi je l’avoue les centimètres perdus chaque mois !

  4. Audrey a écrit

    Merci Coach Elise!! super post de conseil en motivation!! Je me suis bien vue sur mon super bulldozer rutilant!! ;) Audrey is back!!!
    Je crois même que je vais imprimer ton post et le coller sur le frigo comme ça en cas de démotivation, j’ai tout de suite la solution à y apporter…. Moi avoir la mémoire d’un poisson rouge!
    Tant que j’y suis tu aurais pas un truc pour ça? ;)

    • a écrit

      Salut Audrey, contente de savoir que j’ai pu t’aider ! Je suis ‘coach’ mais mention “flemme” : au niveau “techniques pour me botter les fesses moi-même”, j’en ai donc essayé pas mal ;)

      “Améliorer sa mémoire”, c’est aussi un marché de “coaching” assez juteux, avec pas mal d’experts. J’ai essayé de faire une petite recherche Google “améliorer sa mémoire” mais on trouve tout et n’importe quoi… En tout cas, tu as déjà trouvé un truc imparable avec le frigo !

  5. Amy a écrit

    Merci pour ces précieux conseils, c’est vrai qu’en général ce sont pas les premiers jours les plus durs, mais sur le long terme, avec la démotivation, tout ça!

  6. Aude L a écrit

    Bon avec tous ces conseils forcément on peut que rester motivée ! Moi je fonctionne avec les saisons, dès que les beaux jours approchent je suis à fond et le froid est là j’hiberne !

    • a écrit

      Très bonne remarque Aude. C’est vrai que les saisons influencent pas mal et qu’il faut parfois savoir suivre le rythme de la nature ! Pour moi ce n’est pas forcément la température ou le mauvais temps qui me démotivent (comme je m’entraine surtout à l’intérieur), mais surtout la longueur des journées. Quand les journées rallongent, là ça va déjà mieux !

  7. Eve a écrit

    Bonjour Elise,
    Je voulais vous faire part d’une coacheuse virtuelle qui perso me plait beaucoup.
    C’est une femme d’orgine russe qui reside en Californie, elle est nutritioniste et coach pro.
    Elle parle en russe dans ses videos alors tu ne pourra pas comprendre mais je voudrais ton avis sur ses entrainement (je maitrise le russe) .
    J’aime bcp ses entrainement, qui contiennent du cardio et du fitness (evidemment accompagner d’une alimentation saine)
    Donc voila: http://www.youtube.com/user/harmonyofbeauty

  8. jean-charles a écrit

    Pas mal cet article ! C’est vrai que moi aussi c’est le sentiment de bien être après la séance qui me motive. Et souvent je me dis aussi comme la mère de l’auteur, tant que que j’ai la chance d’être en bonne santé faut en profiter. Le sport fait parti d’1 bonne hygiène de vie. Et je rajouterai aussi qu’il permet d’apprendre à se connaître.

  9. Alexis a écrit

    Bonjour Elise,

    C’est toujours un plaisir de naviguer sur ce site et relire certains articles et discours, loin d’être stéréotypés comme ceux que prodiguent les gourous fitness et muscu !
    Depuis 2 ans je connais parfaitement le bénéfice d’un entraînement régulier et d’une alimentations adaptée à nos besoins, malheureusement, un gros caillou vient souvent me bloquer les rouages de plus en plus souvent : la spondylarthrite ankylosante et les douleurs que cela occasionne.
    Après chaque crise j’ai le sentiment de devoir repartir de zéro, et bien que l’effort puisse soulager les douleurs (le paradoxe de cette pathologie), les douleurs elles-mêmes ne sont pas vraiment un signe “logique” de motivation.
    Moi qui fonctionnais plutôt avec des objectifs chiffrés, désormais je cherche une nouvelle façon de passer outre les douleurs (bien que je ne sois pas dans une optique No Pain No Gain, mais plutôt Efficiente type méthode Lafay)… L’article du dessus a le mérite de relancer ma réflexion à ce sujet.

    Merci donc pour cela. :-)

    • a écrit

      Mais moi aussi je me la joue gourou en citant le Dalai Lama :-) Je pourrais même en rajouter et suite à ton commentaire partir sur le thème de l’attitude bouddhiste face à la douleur.

      Je pense que le côté gourou fitness part d’une bonne intention (dans mon cas j’aimerais pouvoir te donner des suggestions pour t’aider), mais j’imagine que la spondylarthrite ankylosante t’a rendu bien plus expert que moi en matière de “passer outre” et de lâcher-prise… Merci beaucoup pour ton commentaire, à méditer !