Comment s’expliquent les différences physiques entre sportives ?

Pourquoi certaines pratiquantes de fitness sont-elles très minces et d’autres beaucoup plus musclées ? C’est la question d’Ondine :

“Bonsoir !

Merci beaucoup pour le temps que tu passes à répondre aux questions sur ton tumblr, j’en ai déjà posée deux, et tu m’as aidée à chaque fois ! J’ai néanmoins une énième question !

Je vois beaucoup de filles qui font du sport, et sont bien musclées mais de corpulence normale/mince, et d’autres qui sont très musclées, et vraiment en chair, alors qu’on voit leur tablettes également ! Comment expliquer ces différences ? Est-ce que c’est une question de métabolisme ou d’apport calorique ?

Par exemple instagram.com/diazdilya ou instagram.com/daynalouca et à l’opposé instagram.com/wwwlindadurbessoncom

Merci d’avance.”

Réponse

Salut Ondine,

Difficile de définir précisément ce qui détermine l’apparence physique d’une personne. Il s’agit d’un mix entre :
▪ l’alimentation (type d’aliments et quantités)
▪ l’activité physique (type d’activités physiques et leur fréquence)
▪ le patrimoine génétique
▪ l’hygiène de vie
▪ l’âge (comme dit l’adage, “à 20 ans on a le corps qu’on hérite, à 40 ans, on a le corps qu’on mérite”.)

Le “métabolisme” (comme l’entendent les gourous fitness) dépend du patrimoine génétique, mais aussi du type d’activité physique, de l’alimentation, de l’hygiène de vie et de l’âge. (NB : mais hors jargon fitness américain, le métabolisme est défini par Wikipedia comme “l’ensemble des réactions chimiques qui se déroulent au sein d’un être vivant pour lui permettre de se maintenir en vie.”)

Pour te donner un exemple, dans le livre de Tosca Reno “The Eat Clean Diet”, la répartition donnée est la suivante : la nutrition détermine 80%, l’activité physique 10%, et la génétique 10%.

La formule de The Eat Clean Diet

Mais ce livre porte essentiellement sur la nutrition et s’adresse à des personnes plutôt sédentaires. Ces pourcentages sont de plus choisis par l’auteur de manière totalement arbitraire, un peu comme “sortis de son chapeau”. Certes, l’influence de la nutrition (types d’aliments et quantités) est très importante et indéniable, mais les autres facteurs influencent aussi grandement l’apparence physique.

Par exemple, quelqu’un qui a un travail extrêmement actif (comme un athlète de haut niveau, un prof de fitness ou un déménageur) aura forcément une apparence physique influencée par toute cette activité.

La génétique a aussi un impact évident sur la corpulence des personnes. La plupart des livres traitant de muscu / renforcement musculaire évoquent en général les différents morphotypes :
ilosport.fr/articles/a-quel-morphotype-appartenez-vous

Par exemple, les soeurs Williams. Elles font toutes les deux le même type d’entraînements et ont probablement le même style d’alimentation, mais ont des morphotypes clairement différents :

Serena et Vénus

Comme ta question porte aussi sur la visibilité des abdos : la visibilité des abdos est elle aussi dépendante de la génétique quand on compare 2 personnes au même pourcentage de graisse. Pour un même taux de graisse bas, certaines personnes auront des abdos naturellement mieux visibles que d’autres.

Par exemple, sur cette photo de bodybuilders, qui ont tous le même morphotype, le même type d’alimentation, le même type d’entraînements, et le même type de produits dopants, leurs abdos ont une apparence différente :

abdos

Le grand droit, (la “bande d’abdos” superficielle du devant du ventre) consiste en un muscle plat, polygastrique (en plusieurs parties), qui possède en général trois intersections tendineuses, mais ces intersections tendineuses peuvent être plus nombreuses et naturellement plus ou moins visibles.

Pour revenir aux exemples Instagram que tu cites :

▪ Pour le premier compte Instagram, il s’agit probablement d’un physique jeune avec un taux de graisse normal, qui stocke génétiquement peu de graisse au niveau des abdos, d’où des abdos visibles.

▪ Pour le deuxième compte, il s’agit d’un physique extrêmement sec, qui me fait un peu penser à un cas d’hypergymnasia / anorexia athletica. Mais peut-être que la personne en question a tout simplement des prédispositions génétiques particulières pour rester tout le temps aussi sèche.

▪ Pour le troisième compte, il s’agit probablement d’un physique de type mésomorphe avec des séances de muscu ‘lourdes’.

Conclusion

Pour conclure et répondre à ta question, les différences physiques sont un mix entre différents types d’alimentation, différents morphotypes et différents types d’entraînements.

Hormis le cas de vrais jumeaux qui auraient le même style de vie, le même type d’entraînements et le même type d’alimentation, impossible de comparer le physique de deux personnes différentes et d’en tirer des conclusions.

Les réseaux sociaux sont un déclencheur de “comparaisons sociales”, mais, comme disent les anglo-saxons, “Comparison is the thief of joy” ou en français : “la comparaison, c’est du poison”.

Si tu lis l’anglais, voici un article intéressant pour limiter/relativiser le trop-plein de comparaisons sur les réseaux sociaux : 8 Ways to Avoid “The Comparison Trap”

Pour partager cet article sur les réseaux sociaux :

Commentaires

  1. a écrit

    Bonjour,
    Encore un super article Elise !
    Je confirme “la comparaison c’est du poison” même si c’est une pratique très féminine et très répandue !
    Ne surtout pas se comparer aux autres, se comparer à soi-même en prenant des photos tous les mois c’est la meilleure solution !

    • a écrit

      Merci Doudoute ! Oui la compétition personnelle avec soi-même est motivante pour progresser !
      Se comparer aux autres, c’est aussi dans notre nature humaine, mais les réseaux sociaux intensifient le phénomène, avec parfois des conséquences négatives chez les plus jeunes qui ont plus besoin de se comparer pour se forger une identité. Des études montrent par exemple que les troubles du comportement alimentaire ont augmenté de 110% depuis ces 3 dernières années. Ce qui correspond plus ou moins à l’apparition et au développement d’Instagram, crée en 2010…

  2. Gélik a écrit

    Merci pour ces articles, enrichissants, rassurants et motivants qui m’aident dans mon mode de vie!! Génial!

  3. a écrit

    Je ne suis pas scientifique mais je pense que la génétique a un rôle vraiment prédéterminant dans le physique des gens. Mais heureusement, on peut agir en conséquence !

    Je suis issue d’une famille polonaise qui a immigré en France dans les années 50, après avoir connu plusieurs “famines” au fil des générations et qui – par tradition – a l’habitude de manger lourd et gras (charcuterie / patates…). Naturellement, tout le monde est “costaud” dans ma famille, et nos mères cuisinent encore comme en 1930 alors que plus personne ne travaille aux champs…

    Avec ma sœur, on a toujours eu le goût du sport et on aussi compris très jeunes que si on ne voulait pas devenir obèses, il allait falloir bosser et “faire gaffe”.
    Au final, on est sportives toutes les deux, en maîtrisant un peu notre alimentation sans tomber dans l’extrême… Alors qu’on a donc le même “mode de vie”, ma sœur reste malgré tout plus fine que moi, je prends du muscle plus rapidement et plus en volume.

    Malgré tout, je reste “grasse” dans le sens où je ne suis pas sèche du tout (je dois être à 22 % de matière grasse d’après mon dernier impédencemètre…), c’est dans la “bonne moyenne” mais ce n’est pas forcément ce qu’on peut attendre de quelqu’un de sportif…
    Quand je veux sécher un peu (avant l’été, comme tout le monde…) , je suis vraiment obligée de restreindre mon alimentation et de multiplier les heures de sport.
    C’est très dur et très injuste car pendant ce temps, j’ai des collègues qui ont eu 3 enfants et arrivent encore à rester sèches à 50 kg en mangeant des hamburgers le midi et des Twix l’après-midi… (et je n’exagère pas !).
    Ce sont les lois de la nature, de la génétique, de l’hérédité, de la thyroïde et que sais-je encore MAIS ce n’est pas non plus une fatalité.

    Donc (et je gagne encore la palme du commentaire le plus long), je pense qu’on peut toujours “maîtriser” son physique mais il faut également garder à l’esprit qu’une fille naturellement “carrée” ne deviendra jamais une petite chose frêle, c’est évident.
    Du coup, je dirais que la génétique est déterminante dans au moins 30%. M’enfin, ça c’est aussi par rapport à mon mauvais bagage :-)

    • a écrit

      Salut Clémentine !
      22% de masse grasse, ce n’est pas gras du tout ! C’est ce qu’on peut attendre d’un physique sportif ! Pour faire une “comparaison sociale” (alors que je viens de dire qu’il fallait les éviter ;), la plupart des femmes qui mangent équilibré tournent autour des 25%, et la plupart des femmes qui mangent pas trop équilibré tournent autour de 30% (même si elles sont parfois minces en même temps).
      Et pour continuer dans les comparaisons, les personnes de nature très ‘sèches’ ont souvent tendance à faire plus vieilles que leur âge en vieillissant (le visage est lui aussi plus sec et moins rond). Bref, tout ça pour dire que chaque gabarit/morphotype a ses avantages et ses inconvénients !

  4. a écrit

    Super ton article ! La photo des soeurs Williams parle d’elle même et illustre parfaitement ton article.

    Pour lutter contre le gras, je fais des séances de musculation avec des charges pas trop lourdes qui me permettent de faire de longues répétitions.

    Comparaison = poison

  5. Roxane a écrit

    Très bonne explication comme toujours, en cliquant sur l’article je me suis dit “ben oui c’est vrai ça, pourquoi?” et j’ai la réponse grâce à toi.
    Le corps humain n’est pas une science exacte et je suis d’accord avec Margaux, la photo des soeurs Williams parle d’elle même.
    Merci pour ces explications très intéressantes!

  6. selena a écrit

    Super article !!! Eh oui, c’est vrai que nous ne sommes pas tous égaux donc les comparaisons sont souvent plus frustrantes qu’autre chose! :)

  7. a écrit

    Bonjour Elise,

    Rien à voir avec l’article mais quelle huile conseillerai-tu pour la cuisson et l’assaisonnement des salades ? Quelle est la meilleure pour notre corps ?

    Aussi, j’aimerai savoir si il est vrai qu’il est préférable de manger 1g de lipides par kilo par jour. Par exemple, quelqu’un qui fait 60kg devrait manger 60g de lipides par jour.

    Merci d’avance !

    • a écrit

      Bonjour Doudoute, oui effectivement, comme ces questions n’ont pas de rapport direct avec l’article, j’essaierai d’y répondre dans de nouveaux articles sur le blog.

  8. Meunier a écrit

    Bonjour Elise,

    Je suis une nouvelle du site et je découvre ;-)). Je voulais tout d’abord te féliciter car il y a vraiment beaucoup d’informations très utiles, le site est vraiment agréable à consulter et surtout, il est fait pour les femmes (en français);;;;—–))))))
    Pour ma part, je suis une accro du fitness, je fais 4 à 5 séances la semaine (Grit, Bodypump, Spinning, Bootcamp, Crossfit,….) avec une alimentation adaptée. J’ai 39 ans et je suis maman de deux petits garçons, j’ai un physique de sportive mais je remarque qu’au niveau du ventre même si mes abdos sont dessinés, j’ai un léger “relachement” de la peau au niveau des abdos du bas (je ne sais pas si c’est lié aux deux césariennes que j’ai eues), mon coach me dit de masser le bas du ventre avec de la crème raffermissante, avant de courir chercher un tube en magasin, je voulais avoir ton avis sur la question. D’avance un tout grand merci, très bonne fin de journée à toi.

    • a écrit

      Bonjour Isa, comme tu manges déjà sainement et que tu es déjà très active, je pense tout comme ton coach que c’est avant tout une question de texture de la peau, et pas de nutrition ou de fitness. Donc j’essaierais de demander l’avis d’une esthéticienne si vraiment cela t’embête beaucoup. Mais c’est clair que certains traitements au laser ne sont pas donnés…
      Si ça ne fait pas si longtemps que cela que tu as accouché de ton dernier, j’ai entendu parler de culottes et panty spécials post-césarienne (voir cet article) mais je suis sceptique.

      • Isabelle a écrit

        Mille merci pour ton conseil ;-)))
        Pour le panty – culotte, c’est un peu trop tard, j’ai accouché en 2007 et 2010 (donc deux cicatrices et deux césarienne :-((.

        Bonne journée et à très bientôt

  9. a écrit

    Bonjour, et merci pour cet article.
    Je viens de découvrir que je suis endomorphe. Je savais déjà que j’avais un métabolisme très bas, mais je ne savais pas a quoi cela correspondait.
    Pour te donner un exemple, depuis 4 mois, je fais très attention a mon alimentation, et je fais 3 à 4 séances de renforcement musculaires par semaine. Et je n’arrive à perdre qu’un petit kg par mois.
    Je cherche un programme, qui pourrait me correspondre, mais je n’en trouve pas. Je trouve pour les hommes, mais pas les femmes. J’ai vu aussi qu’il me fallait du cardio mais je souhaite me renforcer musculairement, pour me dessiner un peu. y a t il un sport qui allierait les deux?

    j’aime beaucoup ton blog. C’est rare de trouver des conseils pour les femmes seulement. Il est très agréable a lire.

    Bonne soirée

    • a écrit

      Si tu lis l’anglais il y a beaucoup de programmes gratuits et clé en main (programme détaillé jour par jour + plan nutritionnel) sur le site Bodybuilding.com. Tu peux trouver tous leurs programmes en cliquant dans leur menu sous “Find a plan” et ensuite “Select your gender: female“. Si tu ne lis pas l’anglais, Gwen du blog musculationaufeminin.com a traduit un de leur programme.

      Un façon de mixer cardio et renfo est de travailler sous forme de circuits. Voici un article qui pourra te donner quelques idées de circuit training.

  10. Coralie a écrit

    Bonjour Elise
    je voulais simplement te dire que ton blog est génial, et que je trouve magnifique (je ne trouve pas de mot plus adéquat là tout de suite) que tu donnes autant à travers celui-ci, que ce soit dans tes réponses à des courriers de lectrices, ou tes conseils, tes idées, tes recettes…
    Si je n’avais pas autant de difficultés à démarrer, je reproduirais toutes les séances que tu proposes et exécuterais tes recettes qui ont l’air à tomber !
    J’ai une petite question qui peut paraitre farfelue je sais pas, mais est-ce que tu penses que c’est correct de danser pour s’échauffer, avant de faire quelques exercices (encore une fois, j’ai des “blocages” psychologiques qui ’empêchent de vraiment faire des séances + ou – longues et structurées, il me faudrait sans doute un coach pour me hurler dessus – par contre la danse (des mouvements personnels et qui me mettent en joie ^^) ça je ne compte pas, une fois que j’ai commencé) ?
    Merci pour ton blog.

    • a écrit

      Merci Coralie ! Oui, danser pour s’échauffer, je suis pour, d’autant plus si tu sens que tu n’as pas trop envie de t’y mettre. Comme je l’avais écrit dans un article “J’ai testé” sur le hulahoop, je fais parfois du hulahoop comme début d’échauffement. L’objectif du début de ton échauffement est seulement de te mettre en mouvement, donc privilégie quelque chose que tu aimes faire, c’est la meilleure solution.

      Par contre, n’oublie pas non plus de quand même faire quelques mouvements en plus pour finir ton échauffement, notamment des mouvements qui vont être compris dans ta séance mais en version plus light. Par exemple, si dans ta séance tu vas faire des squats ou des fentes avec des haltères, intègre des squats et des fentes sans haltères durant ton échauffement.

      Si tu as vraiment du mal à structurer tes séances, mieux vaut peut-être te simplifier la vie en suivant des vidéos de workouts menées par des coachs motivants.

  11. jacq emilie a écrit

    hello!

    j’apporte ma petite pierre à l’édifice ,je suis un programme similaire avec ma soeur jumelle (pilates,streching et ballet à un haut niveau) et malgrés le fait que nous sommes monozygote (avec un cariotype identique ) nous n’avons pas le même physique copié collé (35ans) je suis plus sèche, elle est sourde d’une oreille pas moi, on a pas les mêmes formes de pieds, j’ai des problèmes de dos pas ma soeur qui elle a des souci de cheville et pas moi…
    nous n’avons pas les mêmes fragilités physique donc…
    a ton post j’ajouterais que l’épigénétique joue aussi (c’est à dire l’expression des gènes)
    ça va loin je sais mais c’est une réalité, même avec une vie similaire, le quotidien est malgré tout différent (je ne pense pas que l’on mange au gramme près la même chose ;-) ) ….

    enfin voilà j’espère avoir aidé un peu a entrer encore ne plus en détail dans cette question passionnante…